empreintes sur le chemin

Dans le contexte de l’exil, il existe un point d’arrivée, qui peut être passager mais qui va permettre aux personnes exilées de poser leur maigre baluchon, leurs traumas, leur demande d’asile et se reposer en se sentant un peu plus en sécurité. Un CADA, un HUDA, un PRAHDA, un CAES : tous ces mots jargonneux qui vont pourtant dans le réel de la vie des personnes, donner un toit, une écoute et un accompagnement par un travailleur social dans la complexe et procédurière administration à laquelle sont confrontés celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de naître du bon côté, à la bonne époque, sous le bon régime.

Et dans ce temps flottant, suspendu entre la vie d’avant et une possible vie d’après, des rencontres vont exister entre des travailleurs sociaux (que nous pourrions d’ailleurs conjuguer au féminin !), des bénévoles d’association, notamment de cours de FLE, et des exilé.es qui peuvent être dénommé.es différemment en fonction de leur statut administratif (primo-arrivants, demandeurs d’asile, dublinés, déboutés, sans-papiers…). Certaines d’entre elles seront plus marquantes que d’autres, mais aucune ne sera anodine et elles laisseront des traces dans les mémoires des un.es et des autres.

Les histoires de vie, le récit des pertes et la résurgence des traumas jalonnent ces rencontres et font partie de la santé mentale aussi bien des personnes migrantes que des personnes qui vont être dépositaires et témoins de leurs récits, même les plus pudiques. Quitter sa vie d’avant est toujours douloureux même si au bout du compte, une vie « meilleure » peut être envisagée. Encore faudrait-il s’entendre sur cette notion subjective de « meilleure ».

Il est donc question dans ce projet d’empreintes, et de leurs différentes significations : De l’empreinte digitale à l’empreinte laissée par des séquelles De l’empreinte du temps à l’empreinte sensorielle De l’empreinte des bons souvenirs à celui des traumas...

Quelles empreintes gardent en elles les personnes exilées de leur passé, de leur culture, de leur identité, de leurs langues, de leurs ancêtres, de leurs liens familiaux ? Et quelles empreintes laissent-elles dans les mémoires des personnes, professionnelles ou bénévoles qui les accompagnent ?

Projet

Empreintes sur le chemin est un projet de médiations d’art-thérapie qui vont utiliser plusieurs supports : écriture, terre, peinture et composition musicale, dont les consignes vont s’intéresser et tenter de faire remonter à la surface des expressions et des émotions du monde de l’enfance. L’enfance et ses liens d’affection, et notamment les liens aux figures grands-parentales, figures de la transmission des histoires, des chants, des danses, des contes d’enfance, du langage et d’une possible protection.

Le projet aimerait réunir différentes cultures et langues, divers parcours et statuts administratifs divers, plus ou moins insérés à la société française et différentes générations.

La finalité de ce cycle d’ateliers est de rassembler dans une même œuvre, tout ce que l’enfance a comporté de solide, et d’attaches bonnes à se rappeler. Pour ne pas les perdre à tout jamais, pour ne pas les laisser s’enfouir dans un quotidien trop lourd à porter.

Le projet sera ouvert à Mâcon, à des exilés hébergés en CADA, en HUDA et en PRAHDA, suivis par des SPADA, des MDS, des associations, des centres sociaux-culturels. Il sera ouvert aussi à des travailleurs sociaux, et des bénévoles associatifs ressentant le besoin de transformer par le biais des médiations un pan de leurs expériences professionnelles et de leurs engagements humains. Ainsi, se rencontreront sur ce même chemin de création et de transformation, voire de consolation, les enfances des uns et des autres, les enfances comme passerelles communes entre ceux qui accompagnent et ceux qui sont accompagnés.

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