aidants, aimants

atelier créatif à destination des aidants

L’association rêver tout haut propose aux aidants et aux proches de personnes souffrant de maladies neuro-évolutives de participer à un cycle d’ateliers conviviaux et de pratiquer en groupe des activités ressourçantes et complémentaires : échanges, écriture, sophrologie et pratique corporelle, composition de chansons, travail photographique et graphique.

De participer à tout un chemiment créatif, qui se veut un répit et une manière de retrouver vitalité, espace personnel, dynamique de groupe, vie sociale, soutien et élaboration autour de l’accompagnement de son proche.

Vous pouvez suivre le lien Le Livret Aidantes Aimantes pour visionner le livret qui regroupe textes, chansons et photographies composés pendant les deux ans d’ateliers ou le télécharger en cliquant sur l'image :

Le cycle démarre en décembre 2020 et se termine en juin 2022. Il n’est pas obligatoire d’être présent sur toute la durée. Car nous savons bien que la vie des aidants est compliqué dans le quotidien.
De décembre 2020 à juin 2021, les ateliers ont eu lieu en présentiel à Cluny à la Galerie les Mains Libres et en visio.

A partir d’octobre 2021, les ateliers reprennent à Mâcon à la Salle Saint Antoine.

Une restitution publique des travaux (chansons, écrits, photographies) aura lieu en juin 2022. Le cycle est soutenu par la Conférence des Financeurs et est gratuit pour les participants.

Dates et Lieu:
Salle Saint Antoine, 120 rue Saint Antoine, à Mâcon
Les lundis de 14h30 à 17H, tous les quinze jours à partir du 4 octobre 2021.

Dates prévues : 4 octobre, 18 octobre, 8 novembre, 22 novembre, 6 décembre; 20 décembre puis en 2022, 3 janvier, 17 janvier, 31 janvier, 14 février, 28 février, 14 mars, 28 mars, 11 avril, 25 avril, 9 mai, 23 mai.

Date et lieu de restitution publique à confirmer.
Nous contacter pour inscription

flyer pour Les plus que proches: atelier créatif à destination des aidants
Atelier créatif à destination des aidants
L’association Rêver Tout Haut propose aux aidants et aux proches de personnes souffrant de maladies neuro-évolutives de participer à un cycle d’ateliers conviviaux et de pratiquer en groupe des activités ressourçantes et complémentaires : échanges, écriture, sophrologie et pratique corporelle, composition de chansons, travail photographique et graphique.

Ici, quelques rendus des premiers ateliers réalisés de décembre 2020 à juillet 2021.

Au fil du temps

J’ai appris au fil du temps à m’occuper de toi
Ton lever, tes repas, ta toilette, tes couchers
Tes moindres mouvements
Je te parlais tout le temps
Je te disais «n’aies pas peur maman, je suis là, accroche-toi à moi»

J’ai essayé de me mettre à ta place, j’ai essayé de deviner tes pensées, j’ai essayé de te faire rire même quand ton sourire était éteint. J’ai rempli une tonne de dossiers. J’ai transformé mon chez moi en hôpital. Je te faisais manger. Et tu mangeais si doucement, que tes repas occupaient toutes mes journées. Mais j’avais si peur de t’étouffer.

Mais est-ce que j’ai été à la hauteur ? Est-ce que j’ai été à la hauteur ?

J’ai appris les gestes du kiné pour pouvoir le soir les répéter et te retourner dans ton lit sans te brusquer. Mais j’ai eu l’impression de te torturer. Un jour je t’ai vue nue, et cela m’a tant choquée. Mais je me suis tue, je me suis adaptée. Et je culpabilise toujours, car je ne t’ai pas sauvée. Et je me sens fautive car ta vie d’avant, tu ne l’as jamais retrouvée.

Mais est-ce que j’ai été à la hauteur ? Est-ce que j’ai été à la hauteur ?

Et si j’avais su tout ce que je sais maintenant ? Si j’avais fait autrement ? Ai-je eu des mots involontairement malheureux à son égard ? Est-ce que j’ai eu des mots méchants ? Quand tu es décédée, j’ai ressenti un grand vide. Je sais bien qu’avec des « si », on ne refait pas le monde. Mais tout me remonte et me revient. Alors je préfère rester seule ans mon coin. Je sais qu’il faut tourner la page, ne pas agacer les gens. Alors je dédramatise avec mes bons vieux jeux de mots pour voiler la face et tout le monde est content.

Je t’ai bercé

chant : Valérie Gaudissart & Morton Potash, musique : Morton Potash

Je t’ai bercé, choyé
J'ai porté ton cartable,  ciré tes souliers.
J'ai coupé ton poisson, ôté les arêtes
Et aussi tiré sur les têtes... de tes crevettes.
J'ai dosé ton sirop, j’ai compté tes dodos.
J’ai joué au lego, j’ai joué au mikado.
Et même des bouts de nuits, au Monopoly.
J'ai soigné tes blessures, rougi tes écorchures
Je t’ai raconté des histoires,
J’ai rangé tes tiroirs,
J’ai pansé tes bleus à l'âme 
Et je m’inquiète de tes retours de flamme...
Mais est-ce que j’ai fait tout ce qu’il fallait ?
Est-ce que j’ai fait tout ce qu’il fallait ?

j'arrondis les angles

J’arrondis les angles
Je suis un vrai robot
J’aplanis, je gère
Je te vois te dégrader
T’accrocher à moi
Je te caresse la tête pour t’apaiser
Je te dis que non, tu n’es pas inutile
Mais tu exiges tout de moi
ma parole, ma présence, tout
Je suis épuisée

Alors, quelle est la bonne question ? Est-ce que j'ai fait tout ce qu'il fallait ? Ou plutôt n'en ai-je pas trop fait ? Par amour, par manque d'humilité, par orgueil ? Qu’est-ce que je suis en train de payer ? Tes douleurs d’enfance ? Et serais-je en train de réaliser que je me suis mise à sa disposition ? Que tout mon être obéit à tes exigences ? Pourquoi est-ce que je te donne tout ce surcroît d'attentions ? Alors que tu me harcèles tout le temps ? Ces questions me taraudent. Ces questions me taraudent. Mais j'évolue. Je me laisse moins prendre au jeu de tes sentiments. Et au jeu de ton chantage, je te "montre les dents", je ne te cède plus si facilement. Ai-je raison, ai-je tort ? Mais pour continuer de vivre à deux, Il me faut mettre une limite à ton harcèlement.

je mets ma robe de chambre

Je mets ma robe de chambre
J’ouvre les volets
Je me lève avant lui
J’ouvre les portes
Je prépare son linge à lui
Ses chaussures
Ses protections
Je sors le beurre
Je lui fais ses tartines
Je le sers avant moi
Je mange après lui
Je mange froid
Je mange mon dessert en cachette
Et chaque matin je me répète,
Quoiqu’il advienne
Il faut que je tienne
j’irai jusque bout

Dans ma main

Dans ma main je tiens mon crayon. Voilà déjà à quoi elle me sert, merci.

Moi, à l’âge de 6 ans, j’ai compris à quoi mes mains étaient utiles. J’ai été impressionnée devant une machine qui possédait des couronnes très brillantes que j’ai eu la curiosité de caresser. Résultat : un doigt machouillé, donc hôpital, donc un doigt en moins. Tout mon entourage m’a dit : tu ne pourras pas te marier, c’était l’annulaire gauche.

Mais le mariage est arrivé. L’alliance s’est mise à l’annulaire droit. Plus tard je me suis rendu compte de mon handicap surtout au travail avec mon mari. La main gauche n’a que trois doigts pour travailler. Je vis avec, ce sont mes seules douleurs. Pendant ma jeunesse, mes mains me servaient à dialoguer avec un sourd muet qui était ouvrier chez mes parents.

En ce moment mes mains me servent à tenir les mains de mon mari comme jamais.
atelier photo
1 / 3
atelier photo
1 / 3
atelier photo
1 / 3


Ateliers animés par:

plan du site

Rêver tout haut a reçu
pour sa création en 2018
le soutien du
Conseil Départemental
de Saône-et-Loire.